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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/190

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— Ce doit être un spectacle tragique, ces illuminés comme Lénine et Trotsky, qui n’ont derrière eux qu’un pays désarmé, chaotique, et qui, soutenus par leur idéal, résistent à ces gens casqués, gantés, bottés, les représentants de la force et de l’organisation allemandes. Quel crime, de n’avoir pas soutenu ces champions débiles et désespérés de l’idée révolutionnaire…

— Le 27. La Vérité publie un article de Merrheim qui reproduit et commente un article du Daily News du 18 janvier. Les ouvriers des constructions navales de la Clyde ont décidé la grève au 31 janvier si « les négociations de paix ne sont pas entamées avant cette date ».

C’est vraiment la lutte déclarée entre les peuples et leurs maîtres. Les peuples qui veulent savoir pourquoi leurs maîtres les font battre. Il fallut quatre ans pour que perçât ce légitime désir. En Russie, il s’est imposé. Il s’affirme en Angleterre. Il éclate en Autriche. Nous ignorons sa force en Allemagne… et en France. Mais une nouvelle phase de la guerre s’ouvre, le choc des troupeaux et de leurs bergers.

— Le 27. On parle de l’arrestation de belles espionnes du monde des théâtres. Par malice, on cite toutes les vedettes.

— Le 28. Pasquet, adjoint à Clémentel pour les Postes, dit que les négociations en Suisse sont ouvertes depuis 48 heures ; l’Alsace-Lorraine serait échangée contre une part de la production du bassin de Briey, dont les Allemands auront besoin. Un souffle d’espoir se lève. La comparution de Malvy devant la Haute-Cour en passe inaperçue.

— En Allemagne, les conquérants sont en casque. En France, ils sont en casquette. C’est Poincaré, c’est Clemenceau, qui vont au front en casquette de chauffeur ou de cycliste.