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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/191

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— Le 29. Aujourd’hui commence le régime des 300 grammes de pain. Des queues s’allongeaient devant les boulangeries depuis plusieurs jours. On faisait des provisions ! Il y eut des rixes à Versailles. Cette restriction soudaine serait provoquée par la disette italienne. L’Italie menaçait de la paix faute de farine. On lui en envoya.

— Longuet revient de Nottingham, où s’est réuni le Labour Party. Au retour, il a fait route avec Lloyd George et Orlando, premier ministre italien. Ce dernier lui dit qu’en juin dernier, le discours imprévu de Ribot bouleversa les dispositions des cabinets anglais et italien, favorables à la réunion internationale de Stockholm. Poincaré n’est-il pas derrière cette longue et néfaste obstination ?

Il se prépare, dit Longuet, des choses formidables en Angleterre. Le foyer de Glascow bouillonne. Les mécaniciens de Londres ont demandé, comme les ouvriers de la Clyde, des pourparlers immédiats.

À Paris, Longuet tombe sur Clemenceau, qui attendait ses collègues anglais et italien. « Ces gens vous ont corrompu ? » lui dit Clemenceau. « C’est moi qui les ai corrompus ». réplique Longuet.

Il déjeune chez moi, avenue de La Motte-Picquet, avec Séverine, qui a tenu à apporter son sucre et son pain.

— Caillaux, la veille de son arrestation, dit à Longuet qui alléguait le manque de preuves : « Bah ! C’est comme dans l’Ile des Pingouins d’Anatole France. Les preuves qui manquent, on les fait fabriquer sur la côte de Coromandel. »

— On continue à chercher de nouvelles preuves, dans de nouveaux coffres, contre Caillaux. On a cherché à faire état d’un projet de révision de la Constitution, qu’on a appelé le Rubicon, dont on