Aller au contenu

Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’étonne : « Mais il y en a de mariés ! Et qui ont des enfants ! Il y en a un qui a montré la photographie de ses trois gosses… » Voilà l’œuvre de la presse. Ils croyaient à des diables. Ce ne sont que de pauvres diables.

— Le 3. En cas d’investissement de Paris, le Gouvernement envisage le départ pour Clermont-Ferrand. Poincaré a déclaré : « En tout cas, pas Bordeaux. » Un million de Parisiens sont partis. Un fléchissement du commerce s’ensuit. Des faillites sont à craindre. Le ravitaillement est mauvais, car les grandes villes de province, congestionnées, happent au passage les apports de vivres. Pour la question des enfants, on balance. Prolonger les congés de Pâques ? Dans huit jours rien ne sera changé. Les entasser dans des classes ? Ils peuvent y être massacrés.

— Au Conseil récent de Doullens, Foch aurait abordé Douglas Haig : « Eh bien, Monsieur le Maréchal, vous allez donc reculer jusqu’à la mer ? Il faudrait s’arrêter. » Que sortira-t-il d’une collaboration ainsi préfacée ?

— Le 3. On s’émeut du brutal démenti de Clemenceau à Czernin. Celui-ci prétendait que Clemenceau lui avait proposé la paix avant l’offensive, mais que la question d’Alsace-Lorraine avait fait échouer les pourparlers.

— Visite à une cave modèle. Grand divan suspendu, table, conserves, fourneau, hyposulfite, lampes électriques de poche, sifflets d’appel, etc.

— Le canon de Saint-Gobain continue d’intriguer. Les scientifiques s’efforcent de l’identifier. Les techniciens d’artillerie déclarent que rien n’était plus aisé à réaliser. Dans la bourgeoisie, on comprend lentement les conditions du tir et les moyens de s’en protéger. Tristan Bernard dit qu’il n’a jamais