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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/222

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Dans l’autre, à une Autriche d’autant plus agenouillée devant l’Allemagne qu’elle fut plus coupable.

On déplore aussi qu’on n’ait pas fait la paix quand on fut en possession de cette lettre. Quelle magnifique carte à abattre sur le tapis vert de la Conférence !

Cette lettre aurait été communiquée au Gouvernement en mars 17. L’Empereur d’Autriche, après avoir reconnu « les justes revendications, etc. », envisageait que l’Allemagne donnerait la Lorraine à l’Autriche en reconnaissance de son concours et que celle-ci la rétrocéderait à la France.

Le Kaiser avait-il été consulté ? Il ne le semble pas. Assez disposé à consentir quelque chose pour l’Alsace, il entend garder la Lorraine dont il a besoin pour ses charbonnages. Il désirerait même annexer Briey. Cette lettre arriva-t-elle sous Ribot ou sous Briand ? Car les deux hommes se succédèrent en mars 17. Mais Briand en eût fait un instrument de paix. Tandis que Ribot s’est toujours fait le complice des prolongeurs de guerre.

— On prête à Clemenceau des propos violents. Il reculera à Bourges, à Marseille, mais il ne fera jamais la paix. Czernin, de son côté, aurait déclaré qu’il n’entrerait plus en pourparlers tant que Clemenceau sera au pouvoir.

— Le 11. On confirme que le super-canon fut signalé par des prisonniers allemands dès 1917. On ne les écouta pas. Mais, la pièce en action, on réentendit ces prisonniers, qui donnèrent l’emplacement de la batterie.

— Quel changement dans le décor du boulevard la nuit ! Un désert obscur, troué de quelques lueurs bleues. Quelques filles, quelques Américains, qui se cherchent et se trouvent. L’ombre donne à ces couples une sécurité de chambre close.