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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/223

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Dans les rues on voit briller de ces petites lampes électriques de poche, dont le nombre augmente de nuit en nuit. Car les réverbères, aux vitres bleues, deviennent de plus en plus rares.

— Le 12. Les journaux publient une lettre de Charles Ier, du 31 mars 1917, à son beau-frère, Sixte de Bourbon, qui servait dans l’armée belge. Il y est bien question de « justes revendications ». Mais rien n’est délicat comme une traduction. Les mêmes journaux publient un télégramme dudit Charles Ier au Kaiser, du 10 avril 18, où il l’assure de sa fidélité à l’Allemagne…

Les journaux avancés donnent tous la même note : « Pourquoi Ribot n’a-t-il pas parlé de cette lettre au Conseil, au Parlement ? Quelle suite y fut donnée ? Pourquoi n’a-t-on pas saisi l’occasion ? »

Les journaux orthodoxes prennent une position contraire : il n’y avait pas de suite à donner à ces avances. Hervé se félicite du « coup de cravache » de Clemenceau à l’Empereur d’Autriche. « La guerre continue », déclare-t-il allègrement. Malgré la Censure, on laisse entendre que l’opposition à la paix séparée, au printemps 1917, vint de l’Italie, dont la lettre impériale ne parlait pas.

— Tout en nous apprenant qu’un raid sur Cologne a fait 248 morts, les journaux entendent laisser aux projectiles allemands le monopole de l’atrocité, les accusent de choisir les crèches et les églises. Ne serait-il pas plus digne et plus juste d’accuser l’ignoble absurdité de la guerre en soi ?

— D’une lettre du général Bouttieaux, datée du 3 avril, arrivée en retard : « Nous sommes toujours d’accord sur le résultat final. Mais le coup de bélier du 21 mars m’avait laissé perplexe. Nos voisins de gauche s’étaient laissé surprendre, enfoncer,