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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/225

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l’original. L’empereur riposte qu’il ne répondra plus que par ses canons.

— Dans la nuit du 14 au 15, le super-canon tire la nuit pour la première fois. Les Allemands, le sachant repéré, ne craignent plus qu’il se décèle par sa flamme.

— Le 15. Appliquant strictement la loi sur le rajeunissement des cadres, Clemenceau (77 ans) a mis à la retraite Sarrail (62 ans). On lui avait offert le gouvernement de Paris. Il posa comme condition la mise en liberté de Caillaux. Le même jour, Foch est nommé officiellement généralissime inter-alliés.

— Le 15. Démission de Czernin. La réputation de Clemenceau de tombeur de ministère impose la facile plaisanterie : « Clemenceau a encore renversé un ministère. » Un humoriste ajoute : « Oui, il l’a démoli à longue portée, car le Tigre est rayé. »

— Le 16. Ribot aurait montré la lettre de Charles Ier à Lloyd George, qui s’avéra partisan chaleureux de la paix offerte. Puis Ribot la montra au premier ministre italien et, là, ce fut la menace de rupture, car la lettre impériale n’offrait rien à l’Italie. Ribot aurait alors omis de dire que Lloyd George « marchait ». Le délit d’omission lui est familier.

— Le 17. L’exécution de Bolo soulage les gens. Ils respirent mieux. On a d’abord excité l’opinion, puis on l’a satisfaite. Tout est vilain dans cette histoire. Les dénonciations suprêmes de l’homme, l’empressement à les accueillir sinon à les suggérer, puis, ce jus tiré, l’exécution.

— Le 17. Note officielle sur la visite de M. Poincaré dans les communes de la Somme et du Pas-de-Calais. « Partout il a trouvé chez les habitants une confiance absolue dans le résultat des batailles engagées. » Or, d’innombrables réfugiés traversent Paris, expédiés si vite dans le Centre et le Midi que parfois