Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/26

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robe pour un certain jour, ou pas du tout. C’est pour recevoir leur permissionnaire.

— Le 4, à un dîner chez lui, Humbert dit qu’il s’engage à obtenir « la Victoire » dans six mois, s’il a pleins pouvoirs. Il se plaint de l’inaptitude du Haut-Commandement, affirme violemment qu’on pourrait faire mieux.

— Le 6. Cette guerre est inédite. Des nations s’entrechoquent. Il y a des flux et des reflux, des bosselures. Il n’y a plus la bataille d’un jour entre armées de métier. On s’efforce de donner des noms anciens à des heurts nouveaux. D’où l’erreur générale. Les Alliés ont la supériorité du nombre et de l’argent. Les conditions qu’ils obtiendront, ils pourraient les obtenir sans nouvelle effusion de sang. On traitera sur un fond de lassitude générale, peut-être en décorant du nom de victoire une action particulière. Peut-être…

— Dans les échanges de lettres entre chefs d’État, celles de Poincaré sont plus personnelles que celles du Tsar, des rois d’Angleterre et d’Italie. Il parle de son amitié, de son enthousiasme, ne s’efface jamais devant la République qu’il représente.

— On déplorait devant Mme  B… l’affolement du début de la guerre, qui permit l’invasion : « Oui, dit-elle, nos généraux ont perdu le Nord. »

— Une rédactrice de la Vie Féminine dicte à une sténographe : « À ce moment, nos jeunes héros… » Puis elle relit et s’écrie : « Mais vous avez mis nos généraux au lieu de : nos jeunes héros ! Cela n’a aucun rapport ! »

— On appelle les ministres dévoués à la cause de Sarrail les Gardiens du Sarrail. Painlevé, auquel je le répète, sourit d’abord, puis, à la réflexion, ne trouve pas cela drôle du tout.

— La reine d’Angleterre visite des blessés anglais.