tueuse. La paix avec l’Autriche, elle s’en fout éperdument. L’avance, l’avance, il n’y a que ça. Elle en bave sur la carte du front. Et les trois quarts de la France sentent comme cette femme-là.
L’autre femme espère timidement la paix. Elle soupire : « On n’ose pas y croire. » Phrase qu’on murmure, sentiment qu’on devine, qu’on ose à peine exprimer…
— Le 7. Les délégués allemands ont quitté Spa et se dirigent vers Foch qui leur fera connaître les conditions de l’armistice… Instant tragique. La note qui consent à nous annoncer ce gros événement nous apprend incidemment que l’Entente accepte les quatorze conditions de Wilson. Nom de Dieu, il était temps !
— Une autre manchette de l’Œuvre : « Maintenant que nous avons fait la république en Allemagne, si nous la faisions en France ? »
— Le 8. Les journaux publient les radios envoyés par le commandement allemand pour assurer l’arrivée des délégués allemands. Le feu a cessé sur le front allemand le 7 à 3 heures après-midi. Les délégués proposent, par humanité, une suspension d’armes provisoire. On ne nous dit pas la suite donnée par nos dirigeants à cette demande. Les plénipotentiaires doivent arriver vers 10 heures du soir le 7. La presse, qui n’abdiquera décidément pas sa tactique de haine et de dénigrement systématiques, même à ces heures solennelles, remarque que les délégués allemands sont nombreux, qu’il y a un ministre (Erzberger), qu’ils cherchent à donner à l’entrevue un caractère étendu qu’elle ne doit pas avoir, etc.
— En ces moments suprêmes, la réoccupation de Rethel et Vervins, l’arrivée en vue de Sedan (thème inévitable de rapprochement avec 1870)