Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/68

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D’aucuns disent que les Allemands, voyant le monde dressé contre eux, vont y trouver prétexte à céder ?

Il est exact que les Allemands se complaisent à dénombrer le chiffre énorme de leurs adversaires. Ils disent qu’ils sont 170 millions contre 800 millions, qu’ils sont 4 peuples contre 11, qu’il y a 51 % de la planète contre eux, etc.

— On a ajouté aux titres de permissions de Salonique cette note : « En cas d’armistice, rejoindre le dépôt ». Mesure bureaucratique, sans doute. Mais elle émeut follement les soldats et leurs familles, qui voient luire là l’espoir de la fin.

— Le 7. On annonce pour le 8 la suppression des théâtres et cinémas quatre jours sur sept, pour raison d’économie. La mesure est inopérante : des gens réunis par milliers dépensent moins de chauffage et de luminaire que chacun chez eux.

— À la page de tête de l’Illustration du 3 février : une vieille femme traîne dans un chariot un maigre sac de charbon. Son fils, soldat, l’accompagne. Titre : « Bonheur complet… »

— Le cas de Ford montre la frénésie qui s’empare d’un peuple gagné par la guerre. Cet homme, traîne dans le ridicule et la boue pour sa campagne pacifiste, offre maintenant, dit-on, de construire 1.000 petits sous-marins par jour.

— Les amants de la guerre qui la trouvent belle, glorieuse, magnifique, héroïque, décisive, féconde, se doutent-ils qu’ils adoptent les idées des pires pangermanistes ?

— La rupture américaine réconforterait les soldats. Elle donne de la jactance aux chauvins, dont augmentent les exigences conquérantes.

— Galerie d’Orléans, au Palais-Royal. 200 femmes parquées par groupes de 50, pour recevoir un sac