Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/75

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d’avance pour le Midi. Résignés, les gens viennent au bureau des renseignements demander quand ils pourront partir. Le retour à la nature.

— Au cinéma Gaumont, projection sur le Maroc, avec conférence. Le public force l’orateur à plier ses papiers et réclame le roman-cinéma Judex.

— On prétend que les Allemands préparent vers Roye une retraite analogue à celle de la Somme. Ils font sauter les ponts de l’Oise et leurs abris. Le communiqué met ces explosions à l’actif de notre artillerie.

— Tristan rapporte ce propos de Briand : « Si les Parisiens savaient ce qui se passe, ils danseraient de joie. »

— Dans la somptueuse maison des H… avenue d’Iéna, trois lampes Pigeon éclairent l’escalier. Le charbon manqua dix jours, où toute la famille mangea dans la cuisine. Les convives déclarent fièrement qu’ils ont eu deux degrés dans leur appartement.

— On dit à une jeune femme qu’il faut éviter une paix blanche. Elle réplique qu’on aura une paix rouge.

— Le sous-marin de commerce Deutschland serait pris depuis deux mois par les Anglais. Il emportait des pierres précieuses à vendre en Amérique. Les Anglais cachent leur prise.

— Lettre de Bouttieaux. Il se demande si le recul allemand est obligatoire ou voulu. Il compte toujours « sur un gros effort nécessaire pour terminer honnêtement la guerre ».

— Le 7. À la Sorbonne, manifestation des Associations françaises. Tout ce qui dirige les masses étaient là, Poincaré compris. Ce fut le symbole de cette guerre : les classes privilégiées s’excitant à la continuer. Dix-huit discours. Seul, le peuple de France n’était pas représenté.