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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/77

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ferme aux importations, ses journaux réactionnaires célèbrent joyeusement l’abandon du Libre-Échange, le retour au protectionnisme, l’avènement d’une bonne vieille Angleterre féodale.

— De source belge, on me confirme l’armistice tacite sur le front russe.

— Les responsabilités de l’origine de la guerre, me dit-on, resteront difficiles à établir. Mais les hommes qui poursuivent indéfiniment la guerre, connaissant le fond des choses, ceux-là sont les vrais coupables, qu’il faudra désigner et frapper.

— Le magazine Je sais tout, contant la vie du Dr Carrel, dit qu’il a inventé un merveilleux procédé d’antisepsie, mais que la jalousie des médecins militaires se refuse à l’employer, et même qu’on ne lui envoie pas de blessés, dans l’hôpital qu’un Américain lui a organisé à Compiègne.

— Le 11. La carte de sucre fonctionne. On a exigé d’y préciser le sexe de chaque membre de la famille.

— Le 12. Visite de Georges Pioch, du journal d’avant-garde Les Hommes du Jour. Évincé des Munitions, il est reversé à la 20e section pour être garde-voie. Il y a ainsi, à l’École Militaire, de véritables parcs d’hommes, qui doivent être à l’appel à 6 h. du matin et se tenir à la disposition de l’autorité pour être lotis et expédiés selon les besoins. De même, on me disait qu’au Dépôt des Métallurgistes, rue d’Estrées, il y a parfois 600 hommes que l’on empêche de sortir pour les repas, afin de les envoyer par lots dans une usine. Ils peuvent attendre là plusieurs semaines.

— Affreux, de penser que la politique, avant tout, guide parlementaires et ministres et qu’une offensive, où des centaines de milliers d’hommes périront, peut être décidée pour des opportunités politiques.