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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/85

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conversations. On n’écoute pas. Et l’orateur constate en effet avec douleur que cela n’intéresse pas ses collègues. N’est-ce pas effroyable ?

— Visite du cavalier S… qui fut jusqu’à Saint-Simon, sur la route de Saint-Quentin. Des ordres étaient donnés, dit-il, de ne pas presser la poursuite, dans la crainte d’être attiré par les Allemands sur un champ de bataille choisi par eux.

Il s’étonne que l’État-Major ait paru ignorer cette retraite. Les troupes coloniales en 1re ligne dans la Somme ne s’avisèrent qu’elles n’avaient plus d’ennemis devant elles que douze heures après le départ de ceux-ci.

S… dit aussi l’extrême fatigue des soldats allemands, si déprimés qu’ils furent lassés par une retraite de 30 kilomètres exécutée en 24 heures. Ils sont nourris seulement de café (orge et maïs grillés) matin et soir et d’une soupe de légumes à midi. Ces soldats essayaient de dérober aux habitants ce que ceux-ci tenaient du ravitaillement américain.

La contrée est dévastée. Plus une bête vivante.

— Le 31. Le Conseil municipal envisage d’éclairer Paris au pétrole.