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Page:Envers de la guerre - tome 2-1916-1918.djvu/98

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MAI 1917


— Le 2. Sur l’offensive du 16 avril, la foule a l’impression vague d’un échec, « parce que ça a été mal conduit », mais d’une reprise prochaine et triomphante. Elle va d’espoir en espoir. Quant aux hécatombes ? Des haricots, je vous dis !

— Au cinéma, on projette cette formule : « Il n’y a rien de plus fort que l’amour des mères. » Si. Il y a tout ce qui permet que soit la guerre.

— Les soirs sans viande dans les restaurants sont acceptés allègrement. On dit : « C’est plus sain. »

— Le 4. On annonce pour le 10 le pain bluté à 85 %, c’est-à-dire le pain bis. On sent, dans les mesures prises par le Ravitaillement, une sorte d’affolement. Il naît de l’antagonisme entre le manque de denrées, d’une part, et, de l’autre, la crainte d’inquiéter l’opinion et de mécontenter les syndicats.

Pour le blé, on vit à Paris sur le stock militaire du camp retranché. Parfois, on n’a plus de provision que pour cinq jours. Puis un arrivage de bateaux renfloue la réserve.

— Au Conseil de Compiègne du 6 avril, Mangin montra les ordres qu’il donnait. Il devait coucher le premier soir à Laon. C’était écrit, décidé, certain… L’aviation l’avertit cependant le 16 au matin que les défenses allemandes n’étaient pas détruites. Mais