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Histoire d’un paysan.

C’est à peine si j’osai la recevoir dans ma grosse main de forgeron. (Page 173.)
C’est à peine si j’osai la recevoir dans ma grosse main de forgeron. (Page 173.)

confiance. Et de Mayence nous irons à lyon, qui deviendra la capitale du royaume, car l’autre est souillée, il n’en restera pas pierre sur pierre. Le général Bender a déjà mis les patriotes des Pays-Bas à la raison ; maintenant c’est le tour des patriotes de la France profanée. Tu verras ça, Michel, tu le verras ! La cavalerie, l’infanterie, les canons, les uhlans et les pandours, tout va marcher ensemble ! Il en entrera par la Savoie ; il en entrera par le pays de Liége ; il en entrera bar la Suisse et du côté des Espagnes ; et nos seigneurs marcheront devant nous, à la délivrance du pauvre martyr qui souffre pour nos péchés. Alors, paix aux hommes de bonne volonté ! paix aux soumis !… paix aux humbles !… paix aux sujets fidèles !… mais guerre aux orgueilleux qui

dressent la tête, aux antechrists, aux acquéreurs de biens volés ! pas de pitié pour eux, pas de pitié pour les Jean Leroux, les Létumier, Les Élof Collin !… leur cravate de chanvre est déjà prête. Toi, tu n’auras rien à craindre ; tu es un bon fils qui nourrit ses père et mère, c’est bien !… La raison te reviendra. Seulement, quand nos princes seront en Alsace ou du côté de Metz, il ne faudra pas courir à leur rencontre avec les autres, pour soutenir la révolte. Pas un seul n’en réchappera, je te le dis ; Monseigneur le comte d’Artois à tout arrangé ! Ne bouge pas, laisse aller Létumier, Cochart, maître Jean. Les soldats tourneront contre eux, ils sont tous pour nos princes. On ira d’abord exterminer la Babylone d’iniquité, les gueux de Parisiens !

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