Les racoleurs lui disaient de signer. (Page 37.)
Et si je voulais me faire passer pour de la noblesse, comme plusieurs se le permettent au régiment, ça ne tiendrait qu’à moi, mais vous pensez bien que je n’en suis pas capable, en considération de vos cheveux blancs et du respect que je vous porte.
Vous saurez aussi que la première année, le maréchal des logis Jérôme Leroux m’a fait beaucoup de misères, à cause des marques de la cruche, qui lui balafrent la figure. Mais aujourd’hui, je suis brigadier au troisième escadron, et je ne lui dois plus rien que le salut, hors du service. Je passerai aussi maréchal des logis un jour, et nous retrouverons ça ! car je ne dois pas vous cacher que je suis maître d’armes au régiment, et que la première année j’avais déjà blessé deux pré-
de Noailles. Et maintenant, excepté Lafougère, de Lauzun, et Bouquet, le Mestre-de-camp-général, pas un autre n’oserait me regarder de travers. Ça vient de l’œil et du poignet, on en a ou on n’en a pas, c’est un don du Seigneur ! — et même ceux des autres régiments viennent me défier par jalousie. Le 1er juillet dernier, avant de quitter Valenciennes, l’état-major du régiment a parié pour moi, contre ceux du régiment de Conti (infanterie). Le maître d’armes Bayard, un petit brun du Midi, disait toujours : « L’Alsacien ! » Ça m’ennuyait ? J’envoyai deux prévôts lui demander raison. C’était entendu d’avance, et le lendemain nous nous sommes alignés dans le parc. Il sautait comme un chat, mais à la troisième