le plus réjouissant que je connaisse. Puisque tu as honte de défendre Abraham, parlons d’autre chose.
— Il n’a pas besoin d’être défendu, s’écria David, il se défend assez lui-même.
— Oui, il serait difficile de lui faire du mal maintenant, dit Fritz ; enfin, enfin, laissons cela. Mais dis donc, David, je m’invite à prendre un verre de kirschenwasser chez toi ; je sais que tu en as de très-bon. »
Cette proposition dérida tout à fait le vieux rabbin, qui n’aimait réellement pas discuter avec Kobus de choses religieuses. Il se leva souriant, ouvrit la porte de la cuisine, et dit à la bonne vieille Sourie, qui pétrissait justement la pâte d’un schaled[1] :
« Sourlé, donne-moi les clefs de l’armoire ; mon ami Kobus est là qui veut prendre un verre de kirschenwasser.
— Bonjour, monsieur Kobus ! s’écria la bonne femme ; je ne peux pas venir, j’ai de la pâte jusqu’aux coudes. »
Fritz s’était levé ; il regardait dans la petite cuisine toute sombre, éclairée par un vitrail de plomb, la bonne vieille qui pétrissait, tandis que David lui tirait les clefs de la poche.
- ↑ Gâteau juif.