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L’AMI FRITZ.

ne seront pas venus, devront aller à Hunebourg dans la quinzaine, s’ils n’aiment mieux recevoir le steuerbôt[1]. »

Sur ce, le beutel remonta la rue, en continuant ses roulements, et Hâan ayant pris ses registres, entra dans la salle de l’auberge ; Kobus le suivait. Ils gravirent un escalier de bois, et trouvèrent en haut une chambre semblable à celle du bas, seulement plus claire, et garnie de deux lits en alcôve si hauts, qu’il fallait une chaise pour y monter. À droite se trouvait une table carrée. Deux ou trois chaises de bois dans l’angle des fenêtres, un vieux baromètre accroché derrière la porte, et, tout autour des murs blanchis à la chaux, les portraits de saint Maclof, de saint Iéronimus et de la sainte Vierge, magnifiquement enluminés, complétaient l’ameublement de cette salle.

« Enfin, dit le gros percepteur en s’asseyant avec un soupir, nous y voilà ! Tu vas voir quelque chose de curieux, Fritz. »

Il ouvrait ses registres et dévissait son encrier. Kobus, debout devant une fenêtre, regardait pardessus les toits des maisons en face, l’immense vallée bleuâtre : les prairies au fond, dans la gorge, avant les prairies, les vergers remplis

  1. Le porteur de contraintes.