Frantzôze était là, sa sébile de bois sur les genoux ; Kobus, dans son ravissement, y jeta un florin, et le père Christel pensa qu’il était généreux et bon.
Frantzôze leva sur lui des yeux tout surpris ; mais il ne le regardait pas, il marchait la tête haute et riante, et s’abandonnait au bonheur d’avoir près de lui le père de la petite Sûzel : c’était comme un souffle du Meisenthâl dans ces hautes bâtisses sombres, un vrai rayon du ciel.
Comme pourtant les hommes ont des idées étranges ; ce vieil anabaptiste, qui, deux ou trois mois avant, lui produisait l’effet d’un honnête paysan, et rien de plus, à cette heure, il l’aimait, il lui trouvait de l’esprit, et bien d’autres qualités qu’il n’avait pas reconnues jusqu’alors ; il prenait fait et cause pour lui et s’indignait contre Schmoûle.
Cependant le vieux rebbe David, debout à sa fenêtre ouverte, attendait déjà Christel, Schmoûle et le greffier de la justice de paix. La vue de Kobus lui fit plaisir.
« Hé ! te voilà, schaude, s’écria-t-il de loin ; depuis huit jours on ne te voit plus.
— Oui, David, c’est moi, dit Fritz en s’arrêtant à la fenêtre ; je t’amène Christel, mon fermier, un brave homme, et dont je réponds comme de moi-