l’œil, et semblait vouloir lire au fond de son âme. Quelques instants après, le père Christel s’étant écrié pour la vingtième fois :
« Mais, monsieur Kobus, il se fait tard, on m’attend ; Orchel et Sûzel doivent être inquiètes. »
Il lui répondit enfin :
« Oui, maintenant il est temps ; je vais vous reconduire à la voiture. »
C’était un prétexte qu’il prenait pour se retirer.
L’anabaptiste se leva donc, disant :
« Oh ! si vous aimez mieux rester, je trouverai bien le chemin de l’auberge tout seul.
— Non, je vous accompagne. »
Ils sortirent du banc et traversèrent la place. Le vieux David partit presque aussitôt qu’eux. Fritz, ayant mis le père Christel en route, rentra chez lui prudemment.
Ce jour-là, au moment de se coucher, Sourie, voyant le vieux rebbe murmurer des paroles confuses, cela lui parut étrange.
« Qu’as-tu donc, David, lui demanda-t-elle, je te vois parler tout bas depuis le soupe, à quoi penses-tu ?
— C’est bon, c’est bon, fit-il en se tirant la couverture sur la barbiche, je rêve à ces paroles du prophète : « J’ai été jaloux pour Héva d’une grande jalousie ! » et à celles-ci : « En ces temps arri-