Christel allongea son coup de fouet et les chevaux partirent au galop. Hâan et Schoûltz étaient rentrés dans l’auberge. Fritz et Iôsef, debout sur le seuil, regardaient la voiture ; Fritz surtout ne la quittait pas des yeux ; elle allait disparaître au détour de la grande rue, quand Sûzel tourna vivement la tête.
Alors Kobus entourant Iôsef de ses deux bras, se mit à l’embrasser les larmes aux yeux.
« Oui… oui, faisait le bohémien d’une voix douce et profonde, c’est bon d’embrasser un vieil ami ! Mais celle qu’on aime et qui vous aime… ah ! Fritz… c’est encore autre chose ! »
Kobus comprit que Iôsef avait tout deviné ! Il aurait voulu répandre des larmes ; mais, tout à coup, il se mit à sauter en criant :
« Allons, mon vieux, allons, il faut rire… il faut s’amuser… En route pour la Madame Hütte ! Ah ! le beau jour ! Ah ! le beau soleil ! »
Zimmer, le postillon, se tenait debout sous la porte cochère, la figure pourpre ; Kobus, lui remit deux florins :
« Allez boire un bon coup, Zimmer, lui dit-il, faites-vous du bon sens ! Nous partirons après souper, vers neuf heures.
— C’est bon, monsieur Kobus, la voiture sera prête. Nous irons comme un éclair. »