dans ce monde. » Et, sans s’arrêter davantage, il sortit.
Katel, à l’une des fenêtres, criait déjà :
« Yéri ! Yéri ! »
Et le petit Yéri Koffel, le fils du tisserand, levait son nez barbouillé dans la rue.
« Cours chercher le vieux rebbe Sichel, cours ; dis-lui qu’il arrive tout de suite. »
L’enfant se mettait en route, lorsqu’il s’arrêta criant :
« Le voici ! »
Katel, regardant dans la rue, vit le rebbe David, son chapeau sur la nuque, sa longue capote flottant sur ses maigres mollets, qui venait la chemise ouverte, tenant sa cravate à la main, et courant aussi vite que ses vieilles jambes pouvaient aller.
On savait déjà dans toute la ville que M. Kobus avait une attaque. Qu’on se figure l’émotion de David à cette nouvelle ; il ne s’était pas donné le temps de boutonner ses habits, et venait dans une désolation inexprimable.
« Puisque ce n’est rien, dit la mère Orchel, je peux m’en aller… Je reviendrai demain ou après, savoir la réponse de M. Kobus.
— Oui, vous pouvez partir, » lui répondit Katel en la reconduisant.