seuil, les yeux en dessous, se grattant la nuque d’un air embarrassé.
« Avance donc… écoute ! Tiens, voilà d’abord deux groschen. »
Ludwig prit les deux groschen et les fourra dans la poche de son pantalon de toile, en se passant la manche sous le nez, comme pour dire :
« C’est bon ! »
« Tu vas courir chez Frédéric Schoultz, dans la rue du Plat-d’Étain, et chez M. le percepteur Hâan, à l’hôtel de la Cigogne… tu m’entends ? »
Ludwig inclina brusquement la tête.
« Tu leur diras que Fritz Kobus les invite à dîner pour midi juste.
— Oui, monsieur Kobus.
— Attends donc, il faut que tu ailles aussi chez le vieux rebbe David, et que tu lui dises que je l’attends vers une heure, pour le café. Maintenant, dépêche-toi ! »
Le petit descendit l’escalier quatre à quatre ; Kobus, de la fenêtre, le regarda quelques instants remonter la rue bourbeuse, sautant par-dessus les ruisseaux comme un chat. La vieille servante attendait toujours.
« Écoute, Katel, lui dit Fritz en se retournant, tu vas aller au marché tout de suite. Tu choisiras ce que tu trouveras de plus beau en fait de pois-