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L’AMI FRITZ.

verait grand’chose, n’est-ce pas ? Si seulement une fois tu voulais raisonner avec moi, comme je t’aplatirais ! Mais tu ris, tu ouvres ta grande bouche : « ha ! ha ! ha ! » ton nez s’étend sur tes joues comme une tache d’huile, et tu crois m’avoir vaincu. Ce n’est pas cela, Kobus, ce n’est pas ainsi qu’on raisonne. »

En parlant, le vieux rebbe faisait des gestes si comiques, il imitait la façon de rire de Kobus avec des grimaces si grotesques, que toute la salle ne put y tenir, et que Fritz lui-même dut se serrer l’estomac pour ne pas éclater.

« Non, ce n’est pas ça, poursuivit David avec une vivacité singulière. Tu ne penses pas, tu n’as jamais réfléchi.

— Moi, je ne fais que cela, dit Kobus en essuyant ses grosses joues, où serpentaient les larmes ; si je ris, c’est à cause de tes idées étranges. Tu me crois aussi par trop innocent. Voilà quinze ans que je vis tranquille avec ma vieille Katel, que j’ai tout arrangé chez moi pour être à mon aise ; quand je veux me promener, je me promène ; quand je veux m’asseoir et dormir, je m’assois et je dors ; quand je veux prendre une chope, je la prends ; si l’idée me passe par la tête d’inviter trois, quatre, cinq amis, je les invite. Et tu voudrais me faire changer tout cela ! tu voudrais