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L’AMI FRITZ.

vieux Christel de mes affaires, et je verrais les semailles et la génisse blanche dont me parlait Sûzel hier soir. »

Comme il regardait ainsi, tout rêveur, une bande de ramiers passait bien haut au-dessus de la côte lointaine, se dirigeant vers la grande forêt de hêtres.

Fritz, les yeux pleins de lumière, les suivit du regard, jusqu’à ce qu’ils eussent disparu dans les profondeurs sans bornes ; et tout aussitôt, il résolut d’aller à Meisenthâl.

Le vieux jardinier Bosser passait justement dans l’avancée, la houe sur l’épaule.

« Hé ! père Bosser, lui cria-t-il. »

L’autre leva le nez.

« Faites-moi donc le plaisir, puisque vous entrez en ville, de prévenir Katel que je vais à Meisenthâl, et que je ne rentrerai pas avant six ou sept heures.

— C’est bon, monsieur Kobus, c’est bon, je m’en charge.

— Oui, vous me rendrez service. »

Bosser s’éloigna, et Fritz prit à gauche le sentier qui descend dans la vallée des Ablettes, derrière le Postthâl, et qui remonte en face, à la côte des Genêts.

Ce sentier était déjà sec, mais des milliers de petits filets d’eau de neige se croisaient au-dessous dans la grande prairie du Gresselthal, et brillaient au soleil comme des veines d’argent.