à rectifier une ligne ; tantôt elle penche trop à droite, tantôt trop à gauche : ils appellent cela leurs limites naturelles.
« Quant aux gras pâturages, aux vignobles, aux prés, aux forêts qui se trouvent entre ces lignes, c’est le moindre de leurs soucis : ils tiennent seulement à leurs idées de justice et de géométrie. Dieu nous préserve d’avoir un morceau de Champagne en Saxe ou dans le Mecklembourg, leurs limites naturelles passeraient bientôt de ce côté-là ! Achetons-leur plutôt quelques bouteilles de bon vin, et conservons notre équilibre. La vieille Allemagne aime la tranquillité, elle a donc inventé l’équilibre. Au nom du Ciel, Schoultz, ne faisons pas de vœux téméraires ! »
Ainsi s’exprima Hâan avec éloquence, et Schoultz, vidant son verre brusquement, lui répondit :
« Tu parles comme un être pacifique, et moi comme un guerrier : chacun selon son goût et sa profession. »
Il fronça le sourcil, en décoiffant une seconde bouteille de vin.
Christel, Iôsef, Fritz et Sûzel ne faisaient nulle attention à ces discours.
« Quel temps magnifique ! s’écriait Christel