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L’AMI FRITZ.

comme se parlant à lui-même ; voici bientôt un mois que nous n’avons pas eu de pluie, et chaque soir de la rosée en abondance ; c’est une véritable bénédiction du ciel. »

Iôsef remplissait les verres.

« Depuis l’an 22, reprit le vieux fermier, je ne me rappelle pas avoir vu d’aussi beau temps pour la rentrée des foins. Et cette année-là le vin fut aussi très-bon, c’était un vin tendre ; il y eut pleine récolte et pleines vendanges.

— Tu t’es bien amusée, Sûzel ? demandait Fritz.

— Oh ! oui, monsieur Kobus, faisait la petite, je ne me suis jamais tant amusée qu’aujourd’hui. Je m’en souviendrai longtemps ! »

Elle regardait Fritz, dont les yeux étaient troubles.

« Allons, encore un verre, » disait-il.

Et en versant il lui touchait la main, ce qui la faisait frissonner des pieds à la tête.

« Aimes-tu le treieleins, Sûzel ?

— C’est la plus belle danse, monsieur Kobus, comment ne l’aimerais-je pas ! Et puis, avec une si belle musique !… Ah ! que cette musique était belle !

— Tu l’entends, Iôsef, murmurait Fritz ?

— Oui, oui, répondait le bohémien tout bas, je