comme ils reprenaient le chemin de la cour, Kobus, en passant, vit le reflet de la flamme au fond de la cuisine. La fermière pétrissait déjà la pâte sur l’évier.
« Dans une heure, monsieur Kobus, lui cria-t-elle.
— Oui, mère Orchel, oui, dans une heure. »
Et ils sortirent.
« Nous avons beaucoup pressé de fruits cet hiver, dit Christel ; cela nous fait au moins dix mesures de cidre et vingt de poiré. C’est une boisson plus rafraîchissante que le vin, pendant les moissons.
— Et plus saine que la bière, ajouta Kobus. On n’a pas besoin de la fortifier, ni de l’étendre d’eau, c’est une boisson naturelle. »
Ils longeaient alors le mur de la distillerie ; Fritz jeta les yeux à l’intérieur par une lucarne.
« Et des pommes de terre, Christel, en avez-vous distillé ?
— Non, monsieur, vous savez que l’année dernière elles n’ont pas donné ; il faut attendre une récolte abondante, pour que cela vaille la peine.
— C’est juste.
— Tiens, il me semble que vous avez plus de poules que l’année dernière, et de plus belles ?