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Le brigadier Frédéric.

voltés. Starck m’offrit de venir avec ses chevaux et sa voiture m’aider à déménager, ce que j’acceptai de bon cœur.

Les choses étant entendues de la sorte, Starck me promit encore de venir sans faute avant midi ; après quoi je repris le chemin de la maison. Il commençait à neiger ; pas une âme, ni devant ni derrière moi, ne suivait le sentier, et, sur les neuf heures, je frappais des pieds dans l’allée, pour en détacher la neige.

Marie-Rose était là. Je lui dis en quatre mots que j’avais retenu notre logement, qu’il fallait préparer la grand’mère à partir bientôt, vider nos armoires dans nos paniers et défaire les meubles. J’appelai Calas pour m’aider, et tout de suite ce travail commença ; nous prîmes à peine le temps de déjeuner. Le marteau retentissait dans la baraque ; nous entendions la grand’mère sangloter dans sa petite chambre et Marie-Rose l’encourager.

C’est tout ce qui me revient.

C’était épouvantable d’entendre gémir cette pauvre vieille, de l’entendre se plaindre du sort qui l’accablait dans sa vieillesse, et puis appeler au secours son mari, le brave père Bruat,