Page:Erckmann-Chatrian - Le brigadier Frédéric, 1886.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

174
Le brigadier Frédéric.

Je la soutenais sous les bras, l’invitant à monter, mais elle disait :

« Frédéric, laissez-moi seulement regarder encore une minute ces bons animaux… Oh ! pauvre Bellotte !… pauvre Blanchette… je ne vous verrai plus !… »

C’était un spectacle à fendre l’âme ; les gens se sauvaient, détournant la tête, car la vue de pareilles iniquités est tout ce qu’il y a de plus abominable sur la terre.

Enfin, il fallut pourtant remonter dans nos pauvres petites chambres, et rêver seuls à notre désolation ; il fallut songer aux moyens de vivre, maintenant que toutes les ressources nous étaient enlevées.