au monde, dans ces temps de malheur, et de la grand’mère mourant de faim, me donna la force de surmonter ma rage, et je criai seulement :
« Va, canaille !… Garde mon bien volé, mais tâche de ne jamais me rencontrer au coin d’un bois ! »
Le sergent et ses hommes firent semblant de ne pas m’entendre ; et lui, le misérable, dit en riant :
« Celles-ci, sergent, valent les miennes ; à force de chercher, nous avons pourtant fini par trouver deux belles bêtes. »
Ils avaient couru tous les villages, visité toutes les écuries, et c’est sur nous que le malheur tombait.
Marie-Rose, voyant s’éloigner ces pauvres animaux élevés par nous-mêmes, à la maison forestière, ne pouvait retenir ses larmes, et la grand’mère, les mains jointes au-dessus de sa vieille tête grise, criait :
« Ah ! maintenant… maintenant nous sommes perdus !… Maintenant c’est le dernier coup. Mon Dieu, qu’avons-nous donc fait pour mériter toutes ces misères ! »