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Le brigadier Frédéric.

conter à la mère Margrédel dans quel état nous étions, et de l’engager surtout à nous envoyer toutes les nouvelles de Jean qu’elle pourrait recevoir.

Il le promit, et nous nous séparâmes.

Je revins alors tout pensif, content d’avoir mon enfant près de moi, mais inquiet du gros rhume qui l’empêchait de parler. Pourtant, je n’avais aucune crainte sérieuse, comme je te l’ai dit, Georges. Quand on a toujours vu les personnes en bonne santé, on sait bien que de pareils accidents ne signifient pas grand’chose.

Il nous restait sept ou huit semaines d’hiver à passer. Au retour du mois de mars, le soleil est déjà beau, le printemps commence ; en avril, abrités comme nous l’étions par la grande côte de Saint-Martin, nous allions bientôt voir les jardinets et les prairies reverdir à l’ombre des forêts.

Nous avions aussi, au bord de nos fenêtres, deux grosses caisses de plantes grimpantes, que je me figurais d’avance étendues sur nos vitres, et qui devaient un peu nous rappeler la maison forestière.