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SUBSTANTIFS

cheveu. La forme sans en a tantôt le sens général : éd du blé, tantôt le sens pluriel : guez, tréc. gwé des arbres.

27. Le plur. des termes abstraits, et le plus souvent aussi des choses inanimées, se forme du sing. en ajoutant ou, corn, aou, tréc. o ; si la finale est une consonne forte, elle prend le son faible : krip, krîb peigne, kribou ; traou, tréc. treo choses.

Si la finale est o, on ajoute you (écrit d’ordinaire iou). Ce y paraît assez souvent par ailleurs : stalafiou, tréc. stalafo volets. Il peut se combiner avec l et s, z, en lh, ch, j : brezeliou, brezelho guerres ; miziou, mijo mois. Le t précédé de n ou n devient ch : henchou, hinchou, tréc. hincho chemins ; après une voyelle, il devient souvent j : pec’hejou, -jo péchés.

Les singuliers (ou singulatifs) en en ont des plur. en ou : kraouennou des noix (et quelquefois des noyers) ; edennou des grains de blé. Les simples correspondants peuvent aussi avoir leurs plur. : edou des blés, diverses sortes de blé.

Cette différence de sens n’est pas observée dans spilhen épingle, pl. spilhou ; delien feuille, deliou (tréc. delhaven, pl. delha). Inversement, -ennou peut se montrer au plur. de mots qui n’ont pas en au sing., pour exprimer une pluralité restreinte : gér mot, geriou des mots, geriennou quelques mots ; guechennou quelques fois.