vienne se percher à son sommet le premier Cromwell, Robespierre ou Bonaparte venu ; car l’autorité se trouve mal à l’aide quand elle repose sur tant de têtes.
Ces aspirations à la Dictature, au Despotisme, elles sont dans le langage politiques de toutes les nations. C’est la formule romaine : caveant consules ! C’est la fameuse loi suprême du salut public ! C’est maintenant, en Espagne, la Junta de Salute ! Ce qui veut toujours dire : il faut créer une force énergique, concentrer les pouvoirs, rétablir l’Ordre menacé, faire renaître la confiance parmi les commerçants voleurs ; — il faut briser constitutions et règlements, renverser les autorités rivales, confisquer les libertés, niveler les intelligences, enchaîner les bras, et faire entendre la voix d’un seul sur le monde silencieux. — Tant que le Monopole régnera sur les sociétés, les sociétés défendront le Monopole par la Monocratie. — Est-ce clair ?
Il n’est pas d’homme plus avide de liberté individuelle qu’un despote ; pour la conquérir il se fera anarchiste, plus anarchiste, à composer, qu’un rrrévolutionnaire d’Occident. Le plus terrible et le plus puissant révolutionnaire des temps modernes, à mon sens, c’est Nicolas, empereur de toutes les Russies. Laissons-lui donc faire le travail de Destruction : veillons seulement à ce qu’il n’en retire pas seul tous les avantages, quand le moment de la Répartition sera venu ; là seulement serait le mal. Vous qui voulez une Dictature, comme instrument de vos justes revendications, prolétaires déshérités, mes frères ! croyez-moi : jamais vous ne serez plus chaudement servis que par le tigre couronné du Nord. Car l’intérêt de son ambition l’enchaîne à l’intérêt de votre misère. Et L’Intérêt, seul au monde, ne trahit jamais.
XIV. Le meilleur des gouvernements ne vaut rien. Mais le moins mauvais de tous est, à coup sûr, l’Absolu-