mour, ou encore pour lire et pour voir ? Lisez donc l’histoire, et voyez ce qui se passe chaque jour. Et vous apprendrez que tous les pouvoirs aboutissent au despotisme et qu’il y atteignent, malgré tous les bâtons que les peuples leur lancent à travers les jambes, pour peu que Dieu leur prête vie. Vouloir paralyser un pouvoir par une Constitution, c’est comme l’a dit M. de Parrieu, le principal philosophe du Cantal, enchaîner, avec un fil de soie, les membres d’un géant.
Quelles qu’aient été leurs origines, les nations et les circonstances au milieu desquelles ils se sont exercés, dans la paix ou dans la guerre, per fas et nefas, gladio et furcà, tous les gouvernements ont recherché l’autorité absolue sans laquelle ils ne sont pas libres. Car il y a liberté et liberté. Et la liberté d’un roi ne s’achète que par l’esclavage de tous.
L’histoire est la relation d’éternels coups d’état. Tout pouvoir prend naissance dans le suffrage universel, et meurt en l’étouffant. L’Église chrétienne primitive, les premiers rois, les premiers consuls, les premiers empereurs, le premier Bonaparte sortent de l’acclamation populaire. Et puis !....... La communauté chrétienne aboutit au papisme d’Alexandre VI ; les rois à la longue chevelure, qu’on élevait sur le bouclier, ont pour descendants les Louis XI, XIV et XV qui personnifient l’État ; le premier consul Bonaparte dissout le parlement rump et rêve l’universel empire. Enfin, celui-ci, troisième du nom, le dernier et le plus honteux des filous de haute-volée, jure, conjure, parjure tout pour arriver à une dynastie ridicule. — Les Républiques des peuples souverains nomment des Constituantes ; les constituantes se transforment en Législatives ; les législatives en Conventions ; les Conventions en Comités de salut public ou en Comités consultatifs. La pyramide se rétrécit toujours ainsi jusqu’à ce que