Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dentales auprès de Nicolas, l’autocrate, n’ont pu désarmer sa vanité brutale.

Il y a quelque chose de bien raisonnable et de bien rigoureusement logique dans cette providentielle démence des événements. N’en êtes-vous pas effrayés, civilisés ? Hommes éphémères, eh ! que savez-vous de la folie et de la raison ? Si Nicolas, qui met le sac à votre civilisation, si moi qui signale les tempêtes se détachant sur l’horizon lointain, si tous deux nous sommes des fous : qu’êtes-vous donc, civilisés, vous qui vous préoccupez des banquets, des machines infernales et des feux d’artifice dressés sur le passage d’un homme empanaché ? Nie la Fatalité qui veut, ferme les yeux qui veut sur les mouvements des peuples et des mondes : moi je soutiens que ces phénomènes généraux forcent des situations que jamais n’oseraient braver des hommes humblement courbés sous la lourde charge des intérêts.

Il faut que la Révolution fasse le grand écart ; qu’elle devienne Européenne en étendue, anti-monopoliste en profondeur. Malheur à nous si l’orgueil naturel à l’homme abandonnait le tzar dans son ambition énorme, et les socialistes dans leurs vaniteuses susceptibilités ! L’extrême dissolution du monde occidental prépare la Liberté de l’Individu ; l’extrême cohésion du monde oriental prépare la solidarité des contrats. Et tels sont les deux résultats que la Révolution doit atteindre pour établir l’Ordre des choses et assurer le Bien-Être des personnes. Malheur à nous si l’un de ces deux ressorts venait à se détendre !..... Mais j’ai trop foi dans l’amour-propre humain pour le craindre


Je le répète donc à tout révolutionnaire de bonne volonté et de franchise :

Sépare-toi des partis. Romps avec la tradition et le nationalisme. Marche ton chemin sans regarder si l’on te