Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/139

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comme à Babel : on y parle aussi la tienne. Ils sont nombreux ceux qui convient les Cosaques au sac du Vieux-Monde ! !

Machine, fais l’ingrat travail des machines ! Maître de soixante millions d’hommes, obéis servilement à soixante millions d’hommes ! Frappe sans écouter, frappe sans répondre ; que les multitudes soulèvent et abaissent ton bras ! Frappe ! La Destruction a passé dans les airs, et de ses ailes mutilées, des gouttes de sang ont tombé sur toi ! Aux révolutionnaires socialistes que la Fatalité te donne pour alliés, ô Tzar, peut-être la Torche et le Glaive échapperaient des mains. — La Révolution a parfois besoin d’instruments terribles : la Révolution t’a choisi, Nicolas !




Quand je dis que, dans la Guerre sociale présente, la Russie est la force, et l’Occident, l’idée, qu’on ne me fasse pas dire autre chose.

Je ne dis pas qu’il n’existe pas d’idées révolutionnaires en Russie, je sais là-dessus tout ce que M. Herzen nous a appris. — Je ne dis pas non plus qu’il n’existe pas de forces révolutionnaires en France : je ne suis pas de ceux qui méconnaissent le caractère et la portée des jours de Juin 48 ! — Je répète seulement qu’à l’heure qu’il est, la Russie est plus forte et l’Occident plus penseur, — et que le moment de la Force est venu.

Je ne dis pas non plus que la Force sera toujours à la Russie, et l’Idée toujours à l’Occident : entre les puissances, les rapports changent, dans les sociétés comme dans l’univers. Ce qui est Dieu, Majorité, Nation conquérante aujourd’hui, sera demain Esclave, Minorité, Nation vaincue. — Je me suis suffisamment élevé, j’en ai conscience, contre les prétentions de ces politiques du Pont-Neuf qui attribuent à une nation une supériorité absolue et éternelle