Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/166

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ont observé les gouvernements républicains dans leur existence éphémère et tremblante. Nous qui ne voyons que la Révolution sociale, universelle et vraie que dans l’abolition de la Propriété, du Gouvernement et de l’Intérêt, que dans l’absolue liberté de la Pensée, de l’Amour, du Travail et de la Raison, que dans l’universelle anarchie en un mot... nous ne croyons pas cette révolution possible par les nations civilisées, parce que nous ne croyons pas qu’on puisse ressusciter les morts sous la forme qu’ils avaient dans leur existence précédente.


XIV.   Je résume rapidement les causes de l’impuissance des nations civilisées.

1° Quelques mois de guerre sérieuse feraient mourir de faim la masse des petits propriétaires, commerçants, entrepreneurs, fonctionnaires, intermédiaires, commissionnaires et concessionnaires qui vivent au jour le jour d’épargnes, de privations et d’emprunts. Il serait impossible à ces gens-là d’aller en guerre, tandis que, derrière eux, leurs femmes et leurs enfants mourraient de faim. Et cependant, cette classe d’hommes et ceux qui en dépendent forment la presque totalité des nations civilisées.

2° La propriété, les richesses générales, le capital et les emplois ont été tellement divisés par le mouvement économique, qu’il est impossible qu’ils le soient davantage sans que l’Inanition, la Ruine et la Banqueroute sévissent sur l’Occident, saisissant corps à corps chaque homme isolé.

3° Le commerce et l’administration ont été convertis en deux labyrinthes d’opérations ténébreuses où les plus habiles s’égarent sans que personne ne leur tende la main.

4° Les nations civilisées sont scindées par des intérêts, des gouvernements et des partis antagonistes, par un dé-