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mouvement social s’accompagne toujours d’un mouvement ethnique correspondant. Les races se croisent en même temps que les idées. — Le salut est dans la Révolution !




§ 3. — NI LA BARBARIE NI LA CIVILISATION NE PEUVENT DURER.


Il résulte de ce qui précède que ni la Barbarie ni la Civilisation, qui se partagent exactement l’Europe, ne peuvent assurer le bonheur des sociétés.


I.   La population de l’Europe orientale s’est trop accrue, ses libres tendances se sont trop développées pour qu’elle supporte plus longtemps le tzarisme, ce système de familisme sauvage qui ravit à l’homme la Liberté, sans laquelle il n’est plus d’existence, et à la société, la Solidarité dans les contrats, sans laquelle il n’est plus de justice.

Un peuple peut, comme un homme, supporter le despotisme familial quand il est encore enfant, et que ni ses forces ni son intelligence ne lui permettent de pourvoir lui-même à sa vie. Alors, force lui est bien de se contenter des ressources ou des lumières que laisse pénétrer jusqu’à lui la domination paternelle ou gouvernementale absolue. Le plus qu’il puisse faire, c’est de s’irriter quand celui qui commande devient trop exigeant, et de se débattre sous son poids trop lourd. Faute de jeunesse, emportements de l’impétuosité naturelle, rage inspirée par le sentiment de l’injustice, mutineries de l’enfant, révoltes du peuple sauvage : tout cela est bientôt comprimé, parce que la force manque à l’impressionnabilité nerveuse de l’être jeune.