Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/240

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des opinions, et de la statistique pour des idées. Ils se sont déclarés nuls pour raisonner du jour où ils n’ont plus fait qu’agir. L’action tue la pensée.

Que d’impatiences fiévreuses, combien d’insurrections sanglantes a déchaînées sur nous l’idée fausse d’un Progrès illimité ! Que d’inerties craintives, que de résistances acharnées a engendrées la pensée décevante d’une Perfection absolue ! Que de victimes sacrifiées dans tous les temps à ces deux utopies si utiles philosophiquement et socialement si pleines de dangers ! Hélas ! c’est les pieds dans le sang que l’Humanité parcourut sa voie jusqu’à ce jour. Efforçons-nous de rendre les révolutions moins altérées d’un liquide aussi précieux.


X.   Appliquant ces données à nos sociétés européennes, je dis :

Le Socialisme, aspiration vers le progrès à acquérir, doit exagérer la pensée et n’être limité dans sa tâche que par le sentiment de la Justice.

L’Absolutisme, sanction de la perfection acquise, doit exagérer la force et ne reconnaître en cela d’autres bornes que ses ressources..

Dans la crise que nous allons traverser, l’exagération des doctrines socialistes et l’exagération des forces absolutistes se corrigeront l’une par l’autre.

En sorte que l’Humanité ne sera détruite ni par le Désordre de l’Anarchie ni par la Compression du Despotisme et qu’il ne résultera de ce nouveau conflit des deux puissances primordiales de l’homme, rien autre chose qu’une nouvelle Révolution qui le conservera.


XI.   La dernière enfance est faible comme la première. Les tout petits enfants sont sujets comme les tout grands vieillards aux maux sidérants des entrailles, du cerveau et