Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/242

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Le Gouffre de la Révolution crie ; il réclame des peuples entiers ; il rejette des flammes de soufre, des flots de lave et des pavés incandescents ! Ramassez les pavés ardents, et les portez au faîte de vos maisons !

Mes yeux se remplissent d’étincelles ; des foudres passent dans l’air, chargés d’exterminer !

À l’extrême Nord, une lumière paraît ; le glaive russe étincelle sous un pâle rayon de soleil !

Une race humaine va se déplacer ; — une immense révolution se répercutera parmi les peuples. — ainsi, dans les mers grandes, le flot rebelle fait bondir la masse des flots !

Nous sommes des vieillards. La Russie grandissante brandit contre nous l’épée de la conquête. C’est la loi !

La Mort va recueillir ses gerbes au milieu de la Guerre, de la Révolte et de la Maladie conjurées !

Debout ! Debout ! la moissonneuse d’hommes ! Les grands épis, les blés d’or sont mûrs !


XIII.   Une Révolution est une manifestation toute-puissante de la force vitale. Elle est la douleur des entrailles d’un peuple, la douleur qui s’élève et se répand ensuite par les mille voix de l’opinion. Elle est dans la nécessité, dans les besoins non satisfaits, dans les forces non employées, dans les aspirations, dans les temps. Elle est l’exclamation suprême de la nature, et sans cesse elle se reproduit par le ressort des forces sociales.

Ce cri suprême de la Révolution, avant d’être poussé par la voix des sociétés, éclate par celle d’un homme dont l’ardente nature est comprimée par la maladie ou le malheur. Cet homme, c’est le prophète, l’irritabilis vates, comme répètent les compilateurs littéraires de ce temps, qui jamais ne connurent la souffrance. Oui ! bibliomanes imbéciles, les privations de tout genre font monter la rage