la comprendre et qui se dresse, gigantesque, sur le champ de l’avenir. — En effet, comme le Christ résuma les révélations antérieures à lui, la France synthétise tous les systèmes philosophiques qui l’ont précédée ; comme le Christ développa la tradition dans une doctrine nouvelle, la France tire la déduction de tous les socialismes antérieurs dans un socialisme nouveau ; comme le Christ prêchait aux hommes la Fraternité, la France a proclamé, parmi les nations, le principe de la République universelle !
Or, qu’arrive-t-il au Christ révélateur d’une doctrine nouvelle ? Persécuté par ses concitoyens, il est obligé de fuir son pays et d’aller compléter sa science ailleurs, Puis, il revient, et ses idées effraient les puissants, les bourgeois repus, les pharisiens luxurieux : les civilisés d’alors. Il se trouve un Judas pour le vendre, des juges pour le condamner, des bourreaux pour exécuter l’infâme sentence ; — ces gens-là ne manquent jamais ! — Et le grand Révolutionnaire pardonne à ceux qui le crucifient, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font.
Mais le lendemain de cette mort que l’Humanité pleure et pleurera longtemps encore, le lendemain de cette mort, le sang du Christ versé sur les nations les convertit en grand nombre ; ses persécuteurs implorent sa mémoire glorieuse ; prêchée par de pauvres pêcheurs de la Galilée, la nouvelle croyance envahit le monde ! — Paix et Gloire aux morts quand ils ont été assez grands pour contraindre les hommes jaloux à les élever au rang des Dieux ! !
Ainsi, la Minorité française, persécutée pour sa foi, ira dans toutes les parties du monde compléter sa science et jeter le germe de ses idées. Et puis, elle reviendra au milieu des commotions nationales et fera retentir tout le pays des éclats de sa voix inspirée. Alors, les despotes de l’Europe, les égorgeurs de nations, traduiront à leur tribunal