Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/319

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la France révolutionnaire, la jugeront et la sacrifieront en se lavant les mains. Et il se trouvera par millions des traîtres, des soudards, des généraux, des banquiers et des diplomates pour exécuter la sentence, pour torturer et vendre le Socialisme désarmé.

Mais le lendemain de cette exécution sanglante, la Terre se réjouira par toutes les voix de ses collines et de ses vallées ! Car ceux-là même qui auront crucifié la France socialiste se rangeront, dès l’aube du matin, sous ses étendards radieux. Car les Barbares du Nord, aveugles Instruments du Despotisme, protesteront de leur ignorance, se frapperont la poitrine, et versant des larmes de sang, retourneront leurs glaives contre leurs maîtres assassins.

Ainsi s’accomplira la Parole — parole de mort et de vie — que moi, prophète, des abîmes de ma douleur immense, je répands sur les hommes insouciants ! Mangez, buvez, vautrez-vous dans vos fanges, civilisés pourceaux ! Sous vos pieds, la terre gronde ; et dans les cieux, la Révolution a déchaîné ses foudres ! Tout va bien ; par Satan ou par Dieu, nous serons sauvés ! Pionniers du Progrès, soldats de l’avant-garde, les beaux jours sont proches ! Nous avons en vue la terre des Promesses ! Que les peuples se fatiguent à la cultiver ; nous, levés dès la première heure, nous avons besoin de repos. — Heureux, heureux les morts ! !


XX.   Je le répète, les réglementations transitoires faites pendant la conquête auront le sort de tout ce qui s’appuie sur l’aile de la tourmente, sur les sables mouvants. Tout ce qui est né dans le feu, dans l’ivresse de la lutte et de la victoire, parmi les chants de mort et les cris infernaux, tout cela ne peut être supporté par l’humanité redevenue calme ; la fièvre ne s’acharne pas sur les convalescents. Les nations définitivement rendues à la paix