Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/352

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Trois fois malheur aux riches !

Qui connaissent la justice ! — Et qui ne la pratiquent point ! !

Qui parlent de science et de religion ! — Et qui mangent la chair du pauvre ! Et qui boivent ses sueurs !

Qui écrasent les mendiants sous les roues de leurs chars, et ordonnent aux pauvres diables de répandre des feuilles de roses sur leur chemin !

Qui profanent des corps de jeunes filles sous leurs baisers infâmes ! Et qui les renvoient, mères, se prostituer pour nourrir les enfants conçus dans l’accomplissement d’un marché !

« Malheur à ceux qui ont joint maison à maison et qui ont ajouté un champ à l’autre jusqu’à ce qu’il n’y ait plus eu de place et qu’ils se fussent rendus les seuls habitants du pays !

» Malheur à celui qui bâtit sa maison par injustice et ses étages sans droiture, qui se sert de son prochain sans le payer, et qui ne lui rend pas le salaire de son travail ! »

Malheur à ceux qui se vautrent dans les jouissances les plus effrénées ! — Tandis que d’autres entendent la faim crier dans leurs entrailles.

Et aussi, aussi, trois fois malheur aux pauvres !

À tous ceux qui souffrent la faim ! — Car il y a du froment dans les greniers ;

À tous ceux qui souffrent la soif ! — Car les caves sont encombrées de vins ;

À tous ceux qui restent nus ! — Tandis qu’il y a de la pourpre sur les trônes, des surplis dans les couvents, et de l’hermine dans les palais de justice ;

À tous ceux qui couchent sur la terre humide ! — Pendant que les palais restent déserts.