Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/351

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vide, pleurait de n’en avoir point fait usage quand il en était temps encore ;

Et l’avare sans entrailles cachait son trésor sous la lave fondue, et la recouvrait de cendres ;

Et les amants s’embrassaient dans une dernière étreinte et levaient au ciel leurs yeux pleins de larmes ;

Et les mères éperdues pressaient leurs mamelles sèches et serraient dans leurs bras écorchés leurs enfants morts.

..... Les soldats féroces se pressent autour des derniers despotes, leur font rempart de leurs corps, et se ruent en bataillons serrés sur les multitudes sans armes.

Les oiseaux de proie volettent avec leurs ailes rôties et se traînent sur leurs moignons près des cadavres qu’ils éventrent ;

Les palais sautent en éclats. Au dehors, des chiens galeux hurlent dans les fossés sans eau et se gorgent de boyaux de rois.

Au dedans, les princesses éperdues collent leurs lèvres encore frémissantes de volupté à des crucifix rouges.

Et tout autour des clochetons et des tourelles, des vols de martinets remplissent l’air de leurs cris stridents.




VISION XV
Expiation !


« Des cités populeuses deux hommes
seulement survivaient.
Et ces hommes étaient ennemis. »
Byron.


Fils de l’homme, crie donc :

Malheur ! Malheur aux habitants de la Terre ! !