Dieu du Mouvement et de la Révolution qui transforme sans cesse et les mondes et moi-même, et qui me dérobe anis aux hypocrites supplications dont les mortels poursuivent les autres dieux ! »
..... Ainsi dit l’Ange. Et moi, pauvre diable de proscrit, j’écrivis ses paroles.
.... Le nuage qui nous portait, l’Esprit et moi, s’éleva dans l’éther sublime, et de nouveau s’arrêta.
Le Soleil étendait ses rayons rouges sur la mer retentissante, comme un guerrier qui repose sur sa couche ses membres raidis de fatigue.
Dans le crépuscule du soir les mondes immenses m’apparurent.
Et je ne vis plus les frontières qui séparent les nations. Et je n’entendis plus qu’une immense harmonie formée de mille rumeurs diverses.
Les continents se tenaient embrassés. Sous la vapeur les monts avait abaissé leurs cimes. Les rivages des mers communiquaient par des vaisseaux si nombreux qu’il semblait que les hommes eussent construit un pont de bateaux sur l’Océan.
Libres et heureuses, les îles ne tenaient plus aux continents comme les chaloupes aux grands navires qui les protègent contre les redoutables caprices de la mer.
Des aérostats traversaient les airs dans tous les sens, conduits par la main des enfants.
Et je vis un grand lac de sang alimenté par les veines de tous les hommes confondus.
Et les Cieux, la Terre et l’Eau célébraient à l’envi les glorieuses destinées de notre espèce ! !