Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/427

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listes de ce siècle. Dans le monde désert de la République du Devoir, consolez-vous en chantant : omnia vanitas !

La Révolution socialiste, c’est l’Individu, c’est le Bonheur ! Et que pourrait donc faire une révolution pareille d’hommes enrégimentés comme vous l’êtes, et niant l’excellence de l’Intérêt, du Bien-Être, de l’Orgueil et de la Liberté individuelle ?

Vous me montrez au doigt pour la franchise de mon audace. Dans dix ans, on m’accusera d’avoir été modeste.


III. À tout homme indécis, flâneur, timide, sans condition, sans livres ni documents à sa portée, j’offre mon exemple.

J’ai vaincu l’indolence de mon esprit, j’ai mis une main d’acier sur les palpitations de mon cœur. J’ai appris et désappris tout ce que j’ai pu, comme j’ai pu, où j’ai pu. J’ai publié ma pensée par la seule force de mon caractère, ayant tout contre moi : mauvaise santé, position précaire, exil, hommes et choses. Je me suis raidi contre les difficultés amassées sur ma voie. Tous mes efforts ont été dirigés vers le but que je poursuivais. Mes ennemis étaient nombreux : je les ai comptés et j’ai dit : je n’en aurai que plus de courage. Je souffrais : j’ai fait taire la douleur. J’ai déchiré la ceinture de deuil dont mes reins étaient entourés, et j’ai posé sur ma tête une couronne d’herbes parfumées. Mon cœur s’est relevé sous l’aiguillon du mépris et ma main s’est raidie comme un levier. L’homme grandit en luttant. L’âme sauve le corps ! La Révolution soutient les affligés et les malades !

Prolétaire déshérité ! tu n’es pas excusable de ne pas dire ta pensée sur toutes choses, quand moi, j’ai pu le faire ! Courage ! L’homme de bonne volonté et de bon droit peut tout faire de rien ! De tout homme qui se dit ton maître, pédagogue ou démagogue, approche-toi sans