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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/438

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l’œuvre de la Fatalité s’accomplisse ; que les cieux et le astres soient obscurcis comme aux condamnations des morts !

Que les nations jeunes qui descendront du Nord recueillent les crânes de celles qu’elles ont exécutées ; qu’elles étudient leurs sciences et leurs pensées, tout ce qu’elles ont fait, tout ce qu’elles auraient pu faire. L’humanité ne progresse qu’en développant la tradition des morts !

Il faut que la Révolution s’accomplisse !

Il faut que la Société meure et renaisse !

Les Russes ont soif de sang !


XIII.   Sur ce livre achevé, malgré tous les obstacles, dans les angoisses et la maladie, j’appelle le concert de toutes les fureurs ;

Les interprétations verbeuses, les discussions irritées, la coalition monstrueuse de tous les intérêts qu’enfante l’esprit de parti !

J’appelle la Médisance à la vue courte, l’aveugle Calomnie, les Insultes brutales et lâches dont tous les gouvernements, officiels ou disponibles, poursuivent les hommes libres !

J’appelle les imprécations de la foule imbécile. Et je vous admire, vous tous, mendiants de la littérature, faméliques du journalisme, aristarques de la rampe, petits-maîtres du feuilleton, qui suppliez le public de vous être favorable : je vous admire ! N’est-ce pas un Dieu mignon que vous adorez là ?

Le Public ! Si j’étais sculpteur ou peintre, j’ôterais à tout le monde l’envie de le vénérer. Je lui ferais une bouche immense, capable d’engloutir toutes les vanités, une bouche que toutes humiliations ne rassasieront jamais, une bouche fendue jusqu’aux oreilles, une gueule, un antre, un gouffre où tout disparaît ! Je lui ferais une trogne