Après les générations civilisées les générations socialistes ! Après la division des langues, l’universel Langage ! Après Babel, la Terre-Promise ! Après la concurrence et la haine, l’accord des intérêts et l’Amour ! Après les semailles, la moisson ! Après un homme, l’Humanité ! Après cette vie, une autre Vie ! !
L’Orient exagère la force : j’exagérerai la Liberté. Anarchie contre Terreur ! Que chacun fasse toute sa tâche ! Que la Décomposition marche par le Fer et par la Plume ! à chaque jour suffit sa peine ! Aux Cosaques, le Glaive, à nous la Pensée ! Démolissons jusqu’à la mort ! nos enfants feront le reste. Et ne serons-nous pas nous-mêmes les enfants de nos enfants ? — L’homme revit dans l’humanité.
XXI. — Une voix intérieure me crie : À l’œuvre. fils de l’homme ! Un monde s’écroule !
Prends une pierre parmi ses décombres et grave ton nom sur cette pierre. Puis ouvre une de tes veines et laisse couler ton sang dans les caractères que tu auras creusés. Et ces caractères deviendront rouges. Et cette pierre résistera à la pluie, à la sécheresse et à la gelée. Et ton nom sera gardé, parce que tu auras dit vrai !
À l’œuvre, fils de l’homme ! Tu vivras plus longtemps que la Civilisation. La Civilisation passera comme toutes les formes sociales essayées par l’humanité, tandis que l’homme vit autant que son espèce : il ne meurt que pour renaître, il ne renaît que pour mourir.
À l’œuvre, fils de l’homme ! Tes jours sont comptés. Chaque heure qui nous arrive amène sa pensée ; chaque heure qui nous fuit l’emporte. Et les pensées passent inutiles si elles ne sont pas fécondées par le travail.
À l’œuvre, fils de l’homme ! à l’Orient l’épée s’avance, accumulant des monceaux de cadavres. Il faut qu’à l’Oc-