Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/48

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cident, l’Idée marche du même pas, s’élevant sur des débris de préjugés. Il a surgi dans l’Orient un homme fou de pouvoir : qu’il surgisse dans l’Occident un homme fou de Liberté !

À l’œuvre, fils de l’homme ! Que le problème social soit posé nettement, fièrement ! Que la Prophétie hurle, hurle plus haut que le Canon ! Qu’il ne soit tenu compte ni des agonisants, ni des invalides, ni des diplomates, ni des propriétaires conservateurs, ni des propriétaires démagogues. Un corbillard et des pleureurs en bonnets tricolores nous débarrasseront de tous ces cholériques au teint jauni ; — quelque abbé Buchez du Néo-Catholicisme priera l’Éternel pour le repos de leurs âmes. — Avec dix centimes nous en verrons la farce.

À l’œuvre, fils de l’homme ! La Bourgeoisie est un cadavre infect ; les gouvernements de l’Occident sont des masques usés ; la Démagogie traîne piteusement, par les chemins d’exil, son squelette rouge. Il n’y a que deux forces vivaces en présence : le Tzarisme et le Socialisme, l’Absolutisme et la Liberté ! Le Tzarisme, c’est la Démolition, la Révolution de demain : Le Socialisme, c’est la Reconstruction, la Révolution du jour suivant.

À l’œuvre, fils de l’homme ! Fatalement, le Tzar, le vieux bouquin du Nord est le fiancé de la Révolution, la fille aux traits heurtés, noirs de poudre. Mais, à quand la nuit des noces, à quand le paroxysme de la concupiscence ? à quand la décollation de l’Holopherne roux de St.-Pétersbourg ?…… La vierge ne sera pas déflorée : je le jure !

À l’œuvre, fils de l’homme ! Encore quelques années de lutte, et de la mêlée formidable tu seras retranché. Nos forces ont un terme ; il n’est pas donné à un seul de résister longtemps aux malédictions de tous. Quoi que nous fassions nous sommes hommes, et trop sensibles à la calom-