sans honneur de convention, sanguinaire et plus brutalement assassine que les septem et décembraillards de France : — Troisième condition de triomphe.
Car les armées au cœur sensible, à l’oreille fine, les armées clairvoyantes et bavardes, les armées d’hommes gras, rassasiés et riches, les armées tirées d’un pays de boutique ne valent rien pour le travail de la guerre. Car les hommes qui ont peur du sang, et du viol, et du rapt, et de l’incendie, et du parjure, ne sont pas des hommes de bataille.
d) La force russe peut supporter toutes pertes et tous fléaux ; elle se renouvelle sans cesse dans le corps d’une nation qui peut et veut fournir des hommes à l’infini, ce que ne peut ni ne veut la nation française : — Quatrième condition de triomphe.
Car agir avec circonspection, douter, discuter, calculer, craindre, c’est d’un civilisé. Combattre et rire en mourant. C’est d’un barbare. Et le barbare, c’est le véritable soldat, celui qui tombe à la place où il s’est battu tout le jour et atteint son but par tous moyens. Or. la Russie, c’est toute une nation de pareils hommes, nation qui croit tout entière à sa mission de conquête et de destruction. C’est la terre où, sur la volonté d’un seul, les jeunes hommes surgissent du sein des femmes et du coin des foyers pour prendre rang parmi les multitudes en armes. C’est le pays où, sur un décret d’un seul, les boyards — les riches — peuvent être dépossédés sans résistance, du jour au lendemain. Et la dépossession de cette poignée d’hommes, c’est la conversion des biens de la moitié du monde en machines de guerre !!
Que Napoléon III, le Bien-Aimé, demande donc seulement deux fois aux propriétaires de son empire leurs enfants et leurs écus : pour voir !… Au fait nous verrons sous quelques semaines !!